Congo : 15 octobre 1997, les milices cobras aidées par les troupes angolaises entrent à Brazzaville. D. SassouNguesso sort vainqueur du conflit qui l'oppose depuis le 5 juin à P. Lissouba. Pour les populations, c'est la fin de la guerre et peut-être le début d'une reconstruction pacifique. Pourtant, un an et demi à peine après, les combats reprennent plus intenses entre milices de l'opposition, ninjas et anciens cocoyes, et nouvelles recrues cobras de l'armée congolaise. Massacres, exactions, viols, la reprise des hostilités donne lieu à une montée en puissance de la barbarie. Le 18 décembre 1998, les quartiers de Bacongo, Makelekele et la banlieue sud de Brazzaville sont fermés et ratissés. Les populations contraintes à l'exode, n'ont de choix qu'entre les sites de réfugiés érigés à la hâte par le pouvoir et les camps de retranchement des miliciens où elles servent de bouclier humain. La situation humanitaire est catastrophique. Huit mois après, au moment où l'on commence à parler de paix, l'association Rupture-Solidarité relit ces événements à la lumière des témoignages, de l'histoire politique du pays et des enjeux économiques ou régionaux. Les bases de la paix et de la reconstruction seront d'autant mieux assurées que les soubassements des dérives actuelles seront mieux explorés.